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Les prix exhorbitants des maisons de retraite à Marseille

Il y aura bientôt 8 000 lits à Marseille mais les prix frisent les 4000€.

Selon un sondage effectué pour le compte de la Fédération hospitalière de France, seuls 41% des Français ont une bonne opinion des maisons de retraite. Pourtant, il ne cesse de s'en construire, les pouvoirs publics et les investisseurs misant - pour des raisons différentes - sur le vieillissement de la population. Marseille semble particulièrement bien dotée en établissements d'accueil, elle en compte 85 pour 7247 lits.

Huit autres, dont certains de grand luxe actuellement en construction, sont prévus pour ouvrir dans les trois ans à venir, leur capacité sera de 678 lits. L'objectif fixé par le schéma départemental de prise en charge des personnes âgées 2003-2009 sera alors atteint et ces équipements font de Marseille une des villes les mieux dotées. Les délais d'attente sont variables: quelques mois au mieux jusqu'à plusieurs années au pire.

Ainsi au Redon (9e ), la maison de retraite Bon Pasteur qui est ouverte aux laïcs depuis peu annonce "une liste qui équivaut à 4 années d'attente". Du côté du syndicat national des établissements et résidences pour personnes âgées dépendantes (Synerpa), on estime aussi " que le nombre de maisons de retraite est aujourd'hui suffisant mais qu'il faudra certainement créer des places dans les dix ans à venir". Le prix de l'hébergement est pourtant élevé. Il évolue de 1900 euros environ pour le moins cher à 2800 euros voire 3500€ pour les plus onéreux.

La prise en charge est en partie remboursée par l'assurance maladie pour les malades (mais ça ne concerne pas l'hébergement). Les plus modestes peuvent bénéficier de l'aide sociale du Conseil général qui est ensuite prioritaire sur l'éventuel héritage laissé par la personne âgée, de l'allocation au logement et les personnes dépendantes de l'APA (Allocation pour personnes âgées).

Pour améliorer la prise en charge, certains organismes, dont le Synerpa, revendiquent une plus grande implication de la Sécurité sociale. "Il faudra bien que des moyens soient donnés à l'assurance maladie. Il faut mettre en place la cinquième branche pour la dépendance. La dépendance ne constitue pas un puits sans fond, nous avons calculé que sur 5 ans elle coûterait 3 à 4 milliards d'euros, ce n'est pas un obstacle infranchissable, cela représente 2,5 à 3% du budget de l'assurance maladie" explique un directeur de maison de retraite soucieux d'anonymat. Philippe Pitaud, universitaire et directeur de l'Institut de gérontologie sociale, se prononce aussi pour cette cinquième branche de l'assurance maladie.

"Il faut maintenant se doter de moyens et le faire vite". S'il privilégie le maintien à domicile "le plus longtemps possible", il plaide pour le développement des services d'accueil des personnes âgées malades: "Il en faudra de plus en plus, car on rentrera plus tard en institution et plus dégradé". Philippe Pitaud se fait aussi l'avocat des foyers-logements pour une population semi-précaire de plus en plus nombreuse et en fin de vie professionnelle. "Il faut s'orienter vers ces établissements intermédiaires, sinon on va se retrouver avec une population qui ne saura pas où aller".


Source : www.laprovence.fr

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