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Un colloque des résidents en maisons de retraite en Rhône-Alpes

A la différence des conventions qui réunissent d'éminents spécialistes traitant du sort des aînés‚ le colloque de "Liberté du Résident en Institution"‚ rassemble des pensionnaires de maisons de retraite de Rhône-Alpes. Ils débattront de leur condition avec leurs accompagnateurs du 26 au 28 juin. LRI met en lumière l'absence de considération pour les attentes des grands aînés dont le nombre triplera dans les trente prochaines années. Si les jeunes retraités disposent de médias‚ les octogénaires et les arrière-grands parents souffrent souvent d'un véritable effacement social.

L'association Liberté du Résident en Institution réunit des résidents de neuf maisons de retraite‚ avec des animateurs bénévoles‚ les 26‚ 27 et 28 juin à Menthon-Saint-Bernard.

Le thème du colloque ? "Bonheur et vieillesse sont-ils compatibles ?"

Le colloque‚ qui associe des ateliers de travail où l'accent est mis sur la participation et temps de loisir‚ a pour objet de faire entendre la voix des arrière-grands-parents‚ c'est à dire des octogénaires et nonagénaires de plus en plus nombreux. Leur isolement – domicile – les confine souvent au silence. Est-ce à dire qu'il faut institutionnaliser tous les aînés vivant seuls ? Sûrement pas parce que les maisons de retraite‚ faute de moyens en personnel‚ et donc de temps d'écoute‚ n'offrent pas toujours la possibilité de faire entendre la voix de l'aîné que ce soit dans les instances prévues – CVS ou en dehors. Il faut aussi compter avec l'admission de plus en plus tardive des personnes en établissement‚ le plus souvent déjà dépendantes‚ qui peut inciter à les traiter comme des patients‚ voire des "lits"‚ plutôt que des personnes de plein droit.

Un projet de vie calqué sur le désir du résident

La démarche de Liberté du Résident en Institution‚ une association créée en 1990‚ à l'initiative de consultants en gérontologie‚ avait au départ pour vocation "de partir des désirs exprimés par les résidents pour écrire les projets de vie d'établissement".

L'idée de colloque se concrétisa avec la rédaction et la lecture par les résidents devant l'assemblée réunie de documents élaborés dans chaque établissement participant.

Au départ‚ l'association réunissait des maisons de retraite de quatre régions (Aquitaine‚ Bretagne‚ Midi-Pyrénées‚ Rhône-Alpes).
En Rhône-Alpes‚ l'une des trois régions à avoir poursuivi la démarche‚ avec Centre-Est et Midi-Pyrénées‚ l'association présidée par Mme Marcelle Orelle (38440 Saint-Jean-de-Bournay)‚ regroupe aujourd'hui sept établissements du département du Rhône. Autour d'eux‚ gravitent une dizaine d'institutions associatives.

Il ne s'agit donc pas cette fois d'un colloque de spécialistes sur la vie en maison de retraite‚ mais de l'exposé et de l'analyse des expériences des résidents eux-mêmes.

Ils seront accompagnés dans leur démarche par Didier Sapy‚ directeur de la FNAQPA et Jean-Yves Ruaux‚ rédacteur en chef de Seniorscopie.
Didier Sapy s'attachera à mettre en évidence la nécessité d'intégrer la réflexion du résident aux décisions des pouvoirs politiques et publics les concernant.
Jean-Yves Ruaux aura pour mission de synthétiser les observations‚ demandes et requêtes des participants.

Cette démarche ne contredit pas les objectifs de rationalisation de la gestion notamment informatique de l'institution. En revanche‚ elle place de manière non technocratique l'individu‚ la personne raisonnante‚ au centre de la perspective offerte aux gestionnaires et soignants.

Les arrière-grands-parents privés de voix et de médias

Elle valorise – fait rare – le point de vue du résident‚ généralement considéré comme une somme de paramètres à dégradation programmée.
Mais elle souligne surtout la "disparition sociale" dont souffrent les aînés en fin de vie.

La création du magazine mensuel Notre Temps‚ en 1968‚ avait permis de donner une visibilité aux retraités.
Avec des carrières longues et des départs à la retraite à 65 ans‚ leur espérance de vie restait alors circonscrite à peu d'années.
 Les jeunes retraités se sont fédérés autour du magazine (4 millions de lecteurs) et de ses concurrents. Reste à faire reconnaître la voix des arrière-grands-parents‚ souvent traités comme une charge‚ y compris par leurs descendants.

"Enfants et parents n'ont pas la même demande vis-à-vis de la maison de retraite ; la responsabilité générationnelle vis-à-vis des autres générations‚ notamment de la génération des arrière-grands-parents n'est pas définie ; cette génération est une pionnière : aucun modèle‚ une avancée dans l'âge qu'elle vit souvent comme une épreuve… "‚ souligne la charte de la démarche LRI.

Au delà de ce point‚ demeure la question de la vie sociale des grands aînés et aussi celle de leur habitat. Le triplement du nombre des plus de 85 ans dans les trente prochaines années va obliger à une réflexion sur leur représentation‚ leur écoute et le maintien du lien social en dépit de l'âge.
La domotique et l'assistance à distance aideront mais ne suffiront pas à résoudre un problème qui ne se réduit pas au seul réaménagement de l'habitat individuel.

Le Canada dispose de nombreuses résidences intermédiaires entre le nid familial et la maison de retraite. La France avait été pionnière avec la création des foyers-logements des années soixante-soixante-dix. Ils permettaient de maintenir l'autonomie de vie de la personne âgée avec l'apport de services ou de soins. Il convient vraisemblablement d'accorder un nouvel intérêt au concept au regard des travaux de la FNADEPA et de la FNAQPA.


Source : www.seniorscopie.com

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