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Maltraitance en maison de retraite

Les maisons de retraite reviennent sur le devant de la scène. Une affaire de maltraitance et deux rapports officiels révèlent le risque de dérives. Au début de l’année, la Citadine avait été mise en cause par des familles de résidents : erreurs d’attribution de médicaments, douches et lessives rares, repas servis froids, chutes répétées non suivies de soins, etc.

«Il y a eu du changement », se félicitait timidement, fin juin, Marcel Drumelle, représentant des résidents au conseil de la vie sociale de La Citadine, maison de retraite pour personnes âgées dépendantes de Massy (Essonne). La Citadine avait été mise en cause au début de l’année par des familles de résidents : erreurs d’attribution de médicaments, douches et lessives rares, repas servis froids, chutes répétées non suivies de soins, etc. Cela malgré la convention dite “tripartite” par laquelle l’État et le département apportaient des moyens supplémentaires à la maison de retraite en échange d’une qualité accrue.

Le nouveau directeur appelé par Isatis, association gestionnaire, a engagé le redressement au printemps : organisation revue de fond en comble, recrutement d’un infirmier et d’aides-soignantes qualifiées, contrôle strict de la distribution des médicaments, achat d’un chariot chauffant, nouvelles machines à laver dans les étages, douches portées à deux par semaine et par résident. Mais ce directeur a depuis été remplacé par une collègue… intérimaire elle aussi... Les résidents croisent les doigts pour la poursuite du redressement.

Les constatations faites en début d’année par la presse locale, l’Afpap, association de protection des personnes âgées, et lors des deux inspections des services de l’État et du conseil général, ne laissent de toute façon guère d’alternative à la correction de trajectoire. Peu après l’affaire de Massy, l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) alertait plus largement, dans un rapport de mars 2006, sur les insuffisances de la lutte contre la maltraitance. Des « engagements inégaux des conseils généraux dans le contrôle et la surveillance de leurs établissements » ont été constatés par les enquêteurs de l’Igas.

Charges indues

Quelques semaines après l’Igas, les députés de la MECSS (Mission d’évaluation et de contrôle des lois de financement de la Sécurité sociale) évaluaient à 1 700 euros la facture mensuelle moyenne de l’hébergement [2 000 euros en ville dans un établissement pour personnes dépendantes, NDLR] et la mettaient en parallèle avec les 1 200 euros d’une pension de retraite moyenne. Un écart jugé excessif.

Le gouvernement a répondu indirectement à ces inquiétudes dans son plan de solidarité grand âge, annoncé le 27 juin. Les investissements de modernisation des établissements ne devraient plus peser sur les résidents. Un effort financier est par ailleurs prévu pour augmenter le nombre de soignants. « C’est une avancée significative », mais très en dessous des besoins des professionnels et dont l’exécution est soumise à des financements encore incertains, a immédiatement réagi la Fnadepa, une fédération de directeurs d’établissements.

La face émergée de l’iceberg

Alma, association et numéro d’écoute spécialisés (0892 680 118), a ouvert en 2004 450 nouveaux dossiers de maltraitance en établissement, contre 1 152 en 2003. Mais pour Christophe Fernandez, président de l’Afpap (numéro Vert 0800 020 528), ces chiffres ne révèlent que la face émergée de l’iceberg maltraitance, plongé dans tout un système d’intérêts croisés.


Source : www.secours-catholique.asso.fr

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