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Aide aux aidants : une responsabilité collective oubliée ?

Selon les récentes conclusions auxquelles parvient le Conseil des aînés du Québec dans un Avis sur l'état de situation des proches aidants auprès des personnes âgées en perte d'autonomie, aujourd'hui, les aidants familiaux fournissent entre 70% et 85% de toute l'aide que requièrent les aînés en perte d'autonomie, soit la plus grande partie… Mais ils en paient également le plus grand prix ! Et les conséquences sur leur qualité de vie sont beaucoup trop lourdes…

Selon le communiqué du Conseil des aînés du Québec, qui a principalement pour mandat de promouvoir les droits et intérêts des seniors et leur participation à la vie collective, ainsi que de conseiller le gouvernement local sur toute question qui concerne ces personnes, « le soutien qui leur est offert (ndlr : aux proches aidants) demeure encore trop modeste, partiel et peu adapté à leur réalité ».

Et de s'interroger : « Comment pourra-t-on mieux répondre aux besoins croissants des personnes en perte d'autonomie sans que cela ne se fasse au détriment d'une seule partie des membres de la collectivité, soit les proches aidants et particulièrement les femmes ? Que fera-t-on dans l'avenir lorsque la demande de services sera accrue et que le bassin de proches aidants sera plus restreint ? »

Les enjeux sous-jacents de dignité et d'autonomie des personnes, de l'engagement respectif des femmes et des hommes, de la disponibilité d'une main-d'œuvre qualifiée suffisante, du partage équitable des responsabilités dans la collectivité et entre les générations attestent que le statu quo est inacceptable individuellement et socialement.

Dans le contexte où le vieillissement accéléré de la population québécoise (idem en Europe) exerce déjà des pressions énormes sur le réseau de soins et de services de longue durée, le Conseil des aînés s'inquiète vivement de l'état de vulnérabilité grandissant des proches aidants. Tout comme le gouvernement, le Conseil préconise le maintien à domicile des personnes âgées le plus longtemps possible, mais cela ne peut être fait au détriment des seuls proches aidants et des familles en les obligeant à des charges qui débordent largement leurs capacités.

« La solution doit être envisagée dans une stratégie bien plus globale et structurante que les seuls services à offrir aux proches aidants et doit reposer sur de grands leviers d'action pour permettre une véritable adaptation de la société au vieillissement de sa population » estime encore le conseil.

« Il est urgent de redéfinir les consensus sociaux eu égard à la perte d'autonomie afin de départager collectivement et équitablement les responsabilités, d'établir une politique gouvernementale sur le vieillissement individuel et collectif, de rehausser les ressources affectées aux soins et aux services de longue durée et d'en assurer la viabilité et la pérennité à long terme. Notre société doit relever ces défis pour répondre adéquatement aux besoins actuels et à ceux de demain », conclut le président du Conseil des aînés du Québec, M. Georges Lalande.


Source : www.senioractu.com

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